L’OHCDH œuvre pour la réalisation des objectifs pour le développement durable et sur les questions sociales

La faible prise en compte des droits économiques et culturels reste une réalité pour la plupart des pays en développement. Plusieurs analyses démontrent que l’inégale jouissance des droits économiques sociaux et culturels est à l’origine de nombreux conflits exacerbés par la recrudescence du terrorisme dans plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne. Ces droits qui intègrent le droit au travail, à la sécurité et à la protection sociale, à la protection et à une assistance familiale, à un niveau de vie suffisant y compris le droit à l’alimentation, au logement, à des vêtements, à la santé, à l’éducation, les droits culturels continuent à être relativement respectés eu égard aux réactions vives que suscite la violation des droits civils et politiques et à la considération qui leur est accordée à travers le monde.

Selon l’indice de développement humain de 2014, le Burundi occupe le 180ème rang sur 187. Les statistiques fournies par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, indiquent que le taux de mortalité infantile en 2012 était de 67%, que le taux de mortalité maternelle était de 31% à la naissance, tandis qu’en 2007 46% des enfants étaient affectés par la malnutrition. Ces données certes pas des plus récentes laissent présager d’une aggravation de la situation depuis la crise que connait le Burundi depuis le début de l’année 2015. C’est à juste titre que les différents acteurs en présence doivent réfléchir à comment concilier les objectifs de promotion et de protection des droits économiques sociaux et culturels avec les réalités politiques, juridiques et sociales du Burundi à l’effet de favoriser le plein épanouissement de sa population.

L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté le 25 septembre 2015 les Objectifs de Développement Durables (ODD) qui remplaceront les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dès le 1er janvier 2016. Ces dix-sept objectifs qui arriveront à terme en 2030, promeuvent aussi bien les droits économiques, sociaux et culturels que les droits civils et politiques, contrairement aux OMD qui avaient mis un accent sur les droits économiques sociaux et culturels uniquement. Les ODD insistent sur toutes les catégories sociales (y compris des groupes les plus marginalisés) à travers les principes d’égalité et de non -discrimination.

Il est important que la dynamique impulsée à l’échelle internationale se traduise par la démonstration d’un engagement véritable et durable pour promouvoir et protéger les droits économiques sociaux et culturels au Burundi. Les observations finales formulées par le Comité des droits économiques sociaux et culturels constituent une réelle opportunité tant et si bien qu’elles rappellent la nécessité de renforcer les institutions, de lutter contre l’impunité et favoriser l’accès à la justice à tous les citoyens burundais. Ces observations recommandent également la protection des groupes généralement marginalisés dont les femmes, les enfants, les personnes vivant avec albinismes, les communautés autochtones Batwa etc.