Ils ne sont pas des fantômes, mais des humains comme toi et moi


Certaines croyances africaines suggèrent qu’un sacrifice rituel de personne atteinte d’albinisme procure des pouvoirs mystiques ou de l’argent. On les appelle les albinos ce qui ramène plus à un état qu’a une maladie. Ils sont ainsi parfois condamnés à vivre en marge de la société ou comme des citoyens à part. Et pourtant, ils ne sont pas des fantômes mais des humains comme vous et nous. La campagne qu’a lancée l’OHCDH-B au Burundi en étroite collaboration avec le Ministère de la solidarité, de la personne humaine et du genre et les associations des personnes atteintes d’albinisme vise à lutter contre la discrimination et la stigmatisation dont sont victimes les personnes atteintes d’albinisme au Burundi.

Entre l’ignorance, la discrimination et la stigmatisation

  • 1. Entre 2000 et 2013, le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme a reçu plus de 200 rapports d’homicides et de démembrement de personnes atteintes d’albinisme à des fins rituelles dans 15 pays. Les chiffres pourraient être plus élevés.
  • 2. Dans certains pays, les femmes qui donnent naissance à un enfant atteinte d’albinisme sont répudiées par leurs maris, et leurs enfants sont abandonnés ou victime d’infanticide.
  • 3. L’apparence physique des personnes atteintes d’albinisme est souvent l’objet de croyances erronées et de mythes influencés par la superstition, qui favorisent la marginalisation et même des attaques violentes contre eux.
  • 4. Dans certains pays, les personnes atteintes d’albinisme souffrent de discrimination, pauvreté, stigmatisation, violences et sont même victimes de meurtres.
  • 5. La discrimination et la violence contre les personnes atteintes d’albinisme affectent principalement les enfants, les personnes âgées et les femmes.
  • 6. L’industrie du cinéma a rarement décrit les personnes atteintes d’albinisme de manière juste, préférant les dépeindre comme des méchants, des démons ou des caprices de la nature.
  • 7. La stigmatisation empêche les personnes atteintes d’albinisme d'accéder aux soins de santé adéquats, aux services sociaux, à la protection juridique et à la réparation pour les violations de leurs droits.




Actions prioritaires pour assurer l’intégration sociale des personnes atteintes d’albinisme

L’OHCDH-B a initié une campagne de sensibilisation sur les droits des personnes atteintes d’albinisme au Burundi. Ainsi, le jour de la commémoration de la Journée en faveur des droits des personnes atteintes d’albinisme, le 13 juin 2016, une conférence débat a été organisée à l’IFB (Institut Français du Burundi) sur le thème : l’intégration sociale des personnes atteintes d’albinisme. Au cours de cette conférence le Ministre des Droits de la personne humaine, Monsieur Martin Nivyabandi et le Représentant du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Docteur Patrice Vahard ont réaffirmé leur engagement à œuvrer ensemble pour améliorer le respect, la promotion et la protection des droits des personnes atteintes d’albinisme Une centaine de participants pour la plupart des représentants tant de la société civile que des institutions publiques ont suivi avec intérêt la conférence débat et fait des recommandations suivantes:

  • Dresser un état des lieux de la situation des personnes atteintes d’albinisme au Burundi;
  • Faire un recensement national des personnes atteintes d’albinisme en vue d’une bonne planification des actions en leur faveur notamment en ce qui concerne la sensibilisation et la prise en charge médicale;
  • Poursuivre le partenariat tripartite : Gouvernement- société civile-OHCDH-B en vue mieux protéger les droits des personnes atteintes d’albinisme;
  • Prendre des mesures permettant le plein exercice et la jouissance du droit à l’éducation depuis le niveau de l’école primaire jusqu’à l’université;
  • Intégrer les personnes atteintes d’albinisme dans les AGR.
  • Sensibiliser les personnes atteintes d’albinisme afin qu’elles s’impliquent davantage dans la dénonciation des atteintes à leurs droits.