La campagne ‘Femmes en prison’ illustre le partenariat entre l’Office du haut-commissaire aux droits de l’homme au Burundi (OHCDH-B), le Ministère burundais de la justice, l’association des femmes juristes du Burundi et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Cette campagne vise l’amélioration des conditions de vie des femmes détenues et du respect de leurs droits. Elle repose sur un diagnostic approfondi des conditions de détention à travers des visites et des entretiens aussi bien avec les détenues, mais également avec le personnel de l’administration pénitentiaire.

Pourquoi cette campagne?, parce qu’ici comme partout ailleurs au Burundi, les femmes et les filles constituent un groupe vulnérable dont l’incarcération a des répercussions généralement plus grandes sur les enfants, les familles et la société toute entière.

Selon les données issues des recherches entreprises lors de cette campagne, les femmes et les filles burundaises représentent moins de 4% de la population des détenues, en revanche les cas de violences basées sur le genre occupent une place importante dans les dossiers devant les cours et tribunaux. Il est possible d’en faire plusieurs interprétations, mais ces deux faits sont suffisamment éloquents pour mériter notre attention.

Premièrement, ne représentant que 4% de population carcérale, la femme est porteuse des valeurs de règlement pacifique des conflits et partant un agent clé dans la résolution des conflits quelque soit le niveau, familial, communautaire ou national. Au Burundi cela devrait être capitalisé à travers l’abandon des pratiques discriminatoires à l’encontre de la femme et de la jeune fille, et la prise des mesures spécifiques aux besoins de celles-ci et la protection de leur dignité y compris en prison.



L'OHCDH-B, le Ministère de la Justice et l'Association des Femmes Juristes du Burundi ont organisé une enquête sur la situation des femmes dans les 7 prisons du Burundi


Deuxièmement, la femme et la fille demeurent plus vulnérables à l’exploitation et aux violences basées sur le genre. Elles méritent de la part de l’ensemble d’une société fortement marquée par les tabous et les traditions, une attention particulière.. Toutefois, bien que ces dernières ne représentent qu’à peine 4% de la population carcérale les besoins spécifiques des femmes et des filles ne sont pas souvent pris en compte. La note de plaidoyer résultant de la campagne susmentionné vise donc à informer les décideurs et bailleurs de fonds de la réalité des conditions dans lesquelles la femme et la fille burundaise vivent dans les prisons afin d’amener les uns et les autres à agir pour rendre ces conditions plus conformes aux normes faisant autorité en la matière. Cela rendrait la détention plus supportable, faciliterait la vie des détenues ainsi que celle des enfants qui naissent dans les prisons.